Virginie Delalande, une femme de parole qui défend ceux qu’on n’entend pas
Virginie Delalande est la première avocate sourde profonde de naissance en France. Elle est aujourd’hui conférencière, autrice, formatrice et fondatrice de Handicapower. Sous chacune de ses casquettes, un même combat : défendre l’inclusion des personnes handicapées dans notre société.
« Votre fille ne parlera jamais. » Voilà le diagnostic que les parents de Virginie Delalande ont reçu quand ils ont découvert que leur fille était sourde profonde de naissance, lorsqu’elle était âgée d’à peine neuf mois. Un choc : dans leur famille, ils n’avaient connaissance d’aucun antécédent en lien avec la surdité. Pour eux, hors de question de limiter leur fille, alors qu’elle n’est même pas encore en âge de s’exprimer. Elle parlera, ou en tout cas ils feront tout pour. « Ils avaient seulement 21 et 22 ans et faisaient des études de chirurgiens-dentistes. Ils ont activé tout le réseau médical possible et imaginable », raconte Virginie Delalande. La petite fille est ainsi appareillée à un an et bénéficie d’une rééducation en orthophonie dès le plus jeune âge.
Utiliser la langue française parlée complétée (LfPC)
En maternelle, sa mère joue le rôle de codeuse en Langue française Parlée Complétée (LfPC) pendant le temps de lecture des histoires. Ce système de communication permet de compléter la lecture labiale en associant des mouvements de main à la parole (et n’a rien à voir avec la langue des signes, voir encadré ci-dessous). « Certains mots, en français, se ressemblent lorsqu’on les lit sur les lèvres. Par exemple, le « pain », le « bain » et la « main ». Cela permet de les différencier par les gestes. À partir du CM1 et jusqu’en quatrième incluse, j’ai eu une codeuse LfPC professionnelle à côté du professeur. C’était donc une sorte d’interprète pour moi », explique Virginie Delalande.
LA LANGUE FRANÇAISE PARLÉE COMPLÉTÉE (LfPC)
La LfPC a été introduite en France à la fin des années 1970. Elle combine la lecture labiale (lecture sur les lèvres) avec un codage manuel, qui consiste en des mouvements de la main, appelés « clés », effectués près du visage. Ces signes ne remplacent pas ceux de la langue des signes, mais facilitent la lecture labiale et aident les personnes sourdes ou malentendantes à acquérir le vocabulaire, la grammaire et la syntaxe du français.
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