Sortir définitivement des addictions
Le bel exemple de l'association EDVO

L’association Espoir du Val d’Oise, ou EDVO, accompagne les victimes d’addiction (alcool, drogues, jeux…) après leur cure de désintoxication pour les aider dans leur réinsertion sociale et professionnelle. La méthode ? Une abstinence complète pour pouvoir retrouver sa place dans la société et envisager une vie sereine sur le long terme.
L’un est occupé à la vaisselle, l’autre est assis au soleil sur la terrasse avec un café, le troisième est en train de faire sa lessive. Ici, à Montmagny, à une dizaine de kilomètres de Paris, les résidents du centre EDVO s’occupent des tâches quotidiennes comme tout le monde le ferait chez soi. Mais ils ne sont pas chez eux ; ils résident ici car ils sont victimes d’addictions et sortent de cure de désintoxication. Anciens toxicomanes pour la plupart, ils sont 35 et vont rester 12 à 14 mois sur place pour apprendre jour après jour à consolider leur abstinence et à entrevoir un avenir sans dépendance.
L’abstinence au coeur du processus thérapeutique
Dans les années 1980, Jean-Paul Bruneau est policier formateur anti-drogue, chargé des affaires des mineurs et des stupéfiants. Après avoir aidé une bonne trentaine de toxicomanes à partir en cure, il voit ces malades-dépendants rechuter encore et encore. C’est ce qui lui donne l’envie de s’engager.
En 1987, il crée bénévolement l’association EDVO avec pour objectif davantage d’actions de prévention et d’accompagnement des toxicomanes dans leur rétablissement. « À l’époque, j’ai cherché des centres de post-cure, sans succès. J’ai donc mis en place des lieux d’hébergement protégés pour amener les malades-dépendants à consolider leur abstinence et à apprendre à gérer leurs émotions, tout en étant les acteurs principaux de leur rétablissement et de leur retour à l’autonomie. De 10 places, il a fallu passer à 25 places dès 1992. Nous y avons développé un partenariat avec la première post-cure modèle Minnesota, un modèle d’accompagnement correspondant à ma recherche initiale. » Depuis lors, l’EDVO a ouvert plusieurs structures et peut désormais accueillir 88 personnes.
Le modèle Minnesota
Les résidents sont suivis par des professionnels de la filière socio-éducative et des thérapeutes formés dans les pays anglo-saxons à la méthode Minnesota, c’est la particularité de l’EDVO par rapport aux autres centres de post-cure. Née aux États-Unis dans les années 1950, cette approche cognitivo-comportementale intègre le vivre-ensemble (la vie en collectivité), la réappropriation de son histoire personnelle, les échanges en groupe basés sur l’honnêteté, l’entraide, la responsabilisation progressive et le travail sur les émotions. Surtout, elle prône l’abstinence de tout produit modifiant le comportement. « L’idée est de les libérer de leurs envies de consommer conduisant à l’esclavage aux produits, de leur donner des outils pour les rendre autonomes et surtout de leur permettre d’éviter de transférer leur comportement addictif sur autre chose« , explique Jean-Paul Bruneau.
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