Reprise d’activité au jardin… C’est mars qui est là !

En mars, il est d’usage de « préparer la belle saison ». Adaptez-vous aux aléas du climat. La règle d’or : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ».

Au potager

Préparez les zones à semer dans le mois pour permettre au moins 2 cycles de faux semis et limiter le désherbage ensuite. Ramassez le gros des paillages de l’hiver et compostez-les puis aérez la terre.

Semez en place, après le 15 mars dans la plupart des régions de plaine, dans un sol drainant, réchauffé (8-9 °C) et bien exposé : arroche, carotte, choux, cresson, épinard, fève, laitue, navet, pois, salsifis… En cette période, le facteur clé de la réussite des semis est le ressuyage du sol ; un sol gorgé d’eau reste froid et les graines ou plantules finissent par pourrir ou sont très fragilisées. Cela vaut surtout pour les lentilles et pois chiches ! Laissez sous abri les semis de betteraves, céleris, choux, oignons, poireaux ; vous les repiquerez d’ici 3 semaines. Les tomates se sèment en caissette maintenue au chaud, avec une lumière suffisante pour éviter l’étiolement.

Plantez l’ail et l’oignon ; même en climat doux, parfois le froid traîne un peu, et les plants d’artichauts, de pommes de terre, de salades pourraient apprécier encore quelque temps la protection d’un voile.

Choisissez une bonne exposition pour, en fin de mois, semer ou planter les aromatiques : basilic, coriandre, mélisse, persil, aneth, ciboulette. Pensez à mettre la menthe et la mélisse dans un pot à cause de leurs racines traçantes qui les rendent envahissantes.

Récoltez les derniers choux, endives, poireaux et épinards. Puis, si vous réservez la zone aux cultures d’été (courges, tomates, poivrons…), ne laissez pas le sol nu. Semez un engrais vert ou une culture de couverture qui abritera ou laissera la place aux semis ou jeunes plants de légumes d’ici 2 à 3 mois. Les lentilles peuvent remplir ce rôle, tout comme les pois nains hâtifs.

Soignez le look, la santé de votre potager. Semez des fleurs pour la pollinisation ou pour protéger vos légumes (capucines qui piègent les pucerons, tagètes contre les nématodes…). Semez ou installez des plantes pour préparer vos traitements (tanaisie, ortie, consoude, absinthe, rue officinale…). Adoptez le système des allées enherbées avec du trèfle blanc, par exemple ; vos chaussures seront peut-être moins crottées, à moins que vous ne finissiez par aller pieds nus au jardin !

Au verger

Terminez les travaux d’hiver : taille des fruitiers à pépins et de la vigne ; plantations, même pour les arbres en containers.

Nettoyez le verger : ramassez et brûlez tous les organes suspects d’être parasités par des champignons ou d’abriter des insectes sous diverses formes plus ou moins visibles.

Aérez la terre au pied des jeunes arbres, puis étalez du compost « mûr » pour faciliter le démarrage de la végétation. Au cours de la saison, le désherbage sera nécessaire. Prévoyez aussi des arrosages espacés dans le temps et copieux pour faire « descendre les racines ».

Contrôlez la hauteur de l’herbe entre mars et septembre autour des arbres plus vieux ; ces tontes assurent un meilleur approvisionnement en eau de l’arbre.

Traitez à titre préventif contre les maladies dues aux champignons ; commencez par traiter les pêchers contre la cloque, puis les autres fruitiers (moniliose, cloque, tavelure). L’oxychlorure de cuivre ou la bouillie bordelaise à 12 g par litre sont à utiliser au minimum ; la meilleure stratégie est de les employer maintenant, dès que les organes supports de champignons apparaissent (fleurs, feuilles) ; ensuite, utilisez régulièrement le purin de prêle, éliminez les feuilles infestées et ne traitez à nouveau avec du cuivre que si la situation est grave. Pensez aussi aux macérations ou infusions d’ail.

Favorisez ou installez des insectes auxiliaires dès les premières apparitions des populations à contrôler, appuyez-vous sur les herbacées qui vont attirer les pucerons ou les fourmis (capucines, soucis, fèves…) ou les autres plantes qui, en décoction ou en purin, vont avoir un effet répulsif : tanaisie, genêt à balai, sureau, rue officinale…

Au jardin d’ornement

Taillez les vignes vierges, bignones, chèvrefeuilles, lierres, buis, glycines, clématites d’été, et les arbustes à floraison estivale. Dans le Sud, n’oubliez pas les sauges arbustives, les bougainvillées…

Bouturez les jasmins étoilés, les saules, les buis, les sumacs et, pour les fondus de jardinage, essayez-vous à la greffe des arbustes ornementaux : greffe en fente pour les pittosporums, en demi-fente pour les althéas et les ginkgos, en incrustation pour les genêts à balai…

Entretenez vos rosiers : incorporez au pied, par griffage, de la poudre de roche avec du sang séché ; taillez les rosiers buissons et remontants. Brûlez les bois de taille pour réduire le risque de maladie. Si nécessaire, traitez contre les cochenilles avec une solution de savon noir + alcool à brûler et un peu d’huile végétale ; en fin de mois, traitez tous les rosiers avec de la bouillie bordelaise, ensuite, lorsque le feuillage sera déployé, préférez les antifongiques à base de soufre et n’oubliez pas l’efficacité du purin de prêle.

Organisez vos massifs : prévoyez le développement des plantes que vous allez utiliser cette année, tenez compte de leurs besoins (eau et lumière) ; renseignez-vous sur la durée de floraison pour un effet durable. Ensuite, semez en place, éventuellement avec un voile de protection, les centaurées, eschscholtzia, pavot annuel, pied d’alouette, julienne, pois de senteur ; si vous avez un peu d’avance, certains plants peuvent être mis en place en climat doux, sous réserve de pouvoir les protéger en cas de coup de froid.

Semez sous serre les plantes qui vous permettront de compléter les massifs au fur et à mesure de l’avancée de la saison : bégonia, géranium, alysse, gypsophile, muflier, œillet d’Inde, penstémon, phlox…

Réalisez la première tonte de la pelouse et ramassez l’herbe ; scarifiez et terreautez dans la foulée, sauf en cas de froid persistant. Pour semer, attendez le réchauffement du sol qui va de pair avec un bon ressuyage ; dans le Sud, semez en mars pour que l’humidité résiduelle de cet hiver assure une croissance et un tallage (1) suffisant pour couvrir le sol.

Zoom sur le bassin

Ramassez tous les débris organiques accessibles avec une épuisette et coupez le feuillage des plantes en place à 10 cm de haut, sauf les nénuphars et les lotus.
Vérifiez si la quantité de substrat dans les paniers (2) est suffisante et si les plantes ne sont pas trop à l’étroit.
Il faut attendre encore un bon mois pour diviser les nénuphars et réinstaller les plantes gélives.
Si la météo est clémente, nourrissez un peu les poissons.

NOTES
(1) Tallage = mécanisme d’apparition de tiges à la base de la plantule qui donne l’épaisseur du tapis herbacé.
(2) Les plantes aquatiques immergées sont en principe plantées dans des paniers ou des pots qui sont posés au fond du bassin. Il faut compléter le substrat de temps en temps pour qu’elles soient assez nourries.