“Nous pourrions vivre jusqu’à plus de 150 ans en bonne santé”

Entretien avec le docteur Christophe de Jaeger

Fondateur de l’Institut de médecine et physiologie de la longévité, le Dr Christophe de Jaeger s’engage en faveur d’une médecine tournée vers la préservation et l’augmentation de notre capital santé et non plus une médecine uniquement consacrée aux soins. Dans son dernier ouvrage Médecine de la longévité : une révolution ! publié aux éditions Guy Trédaniel, il affirme que nous pourrions (presque) tous vivre centenaires et en bonne santé. La pratique de ce type de médecine reste rare pour le moment car les nombreuses analyses nécessaires ne sont pas prises en charge, mais le Dr de Jaeger milite pour qu’elle se démocratise.

Rebelle-Santé : Qu’appelez-vous « médecine de la longévité » ?

Dr Christophe de Jaeger : Dans les esprits, tout ce qui est médecine fait référence aux maladies (on pense tout de suite au diabète, aux cancers, aux maladies cardio-vasculaires…). C’est la médecine conventionnelle qui les soigne. Or, à mon sens, la santé n’est pas que l’absence de maladie, loin de là ! En tant que médecin physiologiste, je trouve qu’il est intéressant de travailler aussi sur son capital santé, pour, dans la mesure du possible, l’empêcher de se dégrader. Si l’on a une meilleure santé, on augmente sa capacité à vivre plus longtemps, d’où le nom « médecine de la longévité ». C’est une médecine de la santé sur le long terme.

Longévité peut-elle vraiment rimer avec santé ?

Quand on évoque la longévité, on pense à Madame Jeanne Calment, qui a vécu jusqu’à 122 ans, certes, mais qui était aveugle, sourde et vivait en maison de retraite. Ce n’est pas ce que l’on vise avec la médecine de la longévité ! Nous souhaitons que les gens restent vraiment actifs et créatifs. Mais pour arriver à cela, il faut travailler sur l’optimisation de son capital santé, apprendre comment faire pour rester en vie et en bonne santé le plus longtemps possible.

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« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.