Maladies de peau, la complémenthérapie à mettre en œuvre

De la curcumine et du cèdre du Liban contre l’eczéma, des probiotiques et de l’huile de coco contre la dermatite atopique, des oméga-3 et de la vitamine D contre le psoriasis, du Polypodium leucotomos et de l’huile de nigelle contre le vitiligo : on ne manque pas de solutions naturelles pour soulager les problèmes de peau. Découvrez-les en détail dans cet article éminemment pratique !
En matière de santé, chacun a ses « points faibles ». Chez certains, c’est la circulation (mauvais retour veineux) ou l’intestin (syndrome de l’intestin irritable), chez d’autres, ce sont les nerfs (spasmophilie) ou les os (ostéoporose), et chez d’autres encore, c’est la peau qui se présente comme la partie la plus vulnérable d’eux-mêmes. De quoi les rendre « mal dans leur peau » quand leur qualité de vie en est affectée…
Les fonctions de la peau
La peau est un organe de protection. Elle joue un rôle de barrière.
D’un point de vue symbolique, le psoriasis apparaît comme une sorte de « cuirasse » destinée à nous protéger vis-à-vis d’une situation ou d’une relation qui menace notre intégrité.
La peau est un organe de contact richement innervée. Elle joue un rôle d’échange entre intérieur et extérieur, entre moi et non-moi.
D’un point de vue symbolique, l’eczéma est une maladie de peau témoignant de l’existence d’une relation insatisfaisante à l’autre ou à l’extérieur. C’est comme si nous devenions « allergique » à quelqu’un ou à une situation et qu’il fallait que ça « sorte » d’une façon ou d’une autre.
La peau est un organe d’élimination.
L’élimination des déchets se fait à travers la desquamation, la transpiration et la production de sébum. La peau peut devenir un organe d’élimination de secours quand les principaux organes d’élimination (foie, intestin, reins) fonctionnent mal ou sont surchargés de travail.
Les glandes sudoripares (sueur) excrètent des déchets appelés « cristaux » par les naturopathes, tandis que les glandes sébacées (sébum) éliminent d’autres déchets appelés « colles ».
- Lorsque l’élimination des cristaux dépasse la capacité des glandes sudoripares, il peut en résulter différents problèmes, dont l’eczéma de forme sèche et autres démangeaisons de peau.
- Et lorsque l’élimination des colles dépasse la capacité des glandes sébacées, l’eczéma suintant, la dermatite séborrhéique ou l’acné peuvent en devenir les manifestations pathologiques.
Voici la complémenthérapie à mettre en œuvre en cas d’eczéma, de dermatite atopique, de psoriasis ou de vitiligo. Pour ce qui est de l’acné, je vous invite à vous reporter à l’article que j’ai publié dans cette même rubrique en mars 2017 (n° 193).
L’eczéma
Cette affection cutanée inflammatoire se manifeste par des rougeurs, des démangeaisons et une desquamation de la peau. Parfois, il peut aussi apparaître de petites vésicules transparentes, qui finissent par se rompre et provoquer un suintement.

La formule de base anti-eczéma gagnera à associer :
– un anti-inflammatoire : curcumine, oméga-3, bourgeons de cassis ;
– et un draineur cutané : de préférence cèdre du Liban ou pensée sauvage s’il s’agit d’un eczéma sec, bardane ou orme champêtre s’il s’agit d’un eczéma suintant.
On complètera la formule en y incluant un probiotique généraliste apportant plusieurs souches de lactobacilles.
En pratique
Curcuma associé à des phospholipides | 200 mg par jour au cours d’un repas. Cure de 2 mois renouvelable. |
Oméga-3 EPA d’origine végétale ou marine | 400 à 600 mg par jour au cours d’un repas. Cure de 2 mois renouvelable. |
Bourgeons de cassis en solution 1D | 25 gouttes 3 fois par jour. Cure de 2 mois renouvelable après 1 mois d’arrêt. |
Jeunes pousses de cèdre du Liban en solution 1D | 30 gouttes par jour à prendre le matin. Cure de 2 mois renouvelable après 1 mois d’arrêt. |
Extrait glycériné de pensée sauvage | 1 c. à café 2 fois par jour. Cures de 3 semaines par mois pendant 3 mois. |
Alcoolature de bardane | 20 à 30 gouttes 3 fois par jour. Cures de 3 semaines par mois pendant 3 mois. |
Bourgeons d’orme champêtre en solution 1D | 25 gouttes 2 fois par jour. Cure de 2 mois renouvelable après 1 mois d’arrêt. |
Probiotique généraliste destiné aux adultes | Cure de 2 mois au dosage conseillé, puis continuer à prendre le produit un jour sur deux pendant 1 mois, voire 2 mois. |
Pour les soins locaux, se tourner vers des produits prêts à l’emploi à base d’hydrolats aromatiques, d’oméga-3 d’origine végétale, d’huile de cade (démangeaisons).
Dermatite atopique
La dermatite atopique est une forme d’eczéma allergique se développant chez l’enfant « atopique », autrement dit chez l’enfant ayant hérité d’une prédisposition à développer des allergies (eczéma, allergie alimentaire, rhinite, asthme).
Le pic de fréquence de la dermatite atopique est atteint à l’âge de 3 ans.
– Les ingrédients clés : la vitamine D et les probiotiques.
– Pour le soin local : l’huile de coco vierge.
Concernant la vitamine D, il faut savoir que plus le déficit en vitamine D est marqué, plus le risque de développer une dermatite atopique de forme sévère augmente. Les experts de The Endocrine Society préconisent de donner 1000 UI par jour de vitamine D aux enfants de 0 à 18 ans – qu’ils soient « atopiques » ou non.
Concernant les probiotiques, il n’y a pas que l’enfant atopique qui soit concerné, la maman aussi ! En effet, dès lors qu’il existe un terrain atopique familial, il est de l’intérêt du futur enfant que la maman veille à se supplémenter elle-même en probiotiques durant sa grossesse. Il y a quelques années, une méta-analyse d’études cliniques randomisées a conclu à l’efficacité de cette démarche préventive. Les meilleurs résultats sont obtenus avec des produits formulés autour de lactobacilles.
Avec d’autres, j’ai contribué, ces dernières années, à mieux faire connaître en France cette huile aux vertus multiples qu’est l’huile de coco. Cet article m’offre l’occasion d’en « remettre une couche ». Récemment, une étude clinique randomisée réalisée aux Philippines a montré que les applications cutanées d’huile de coco vierge sont plus efficaces que celles d’huiles minérales – des produits issus du raffinage pétrolier ! – pour traiter une dermatite atopique de forme légère à modérée (diminution de 70 % des symptômes dans le groupe huile de coco, contre 40 % dans le groupe huile minérale) (1).
En pratique
Vitamine D3 (de préférence sous forme micro-émulsionnée) | 1000 UI par jour. Au besoin, cure d’attaque de 1600 UI par jour pendant 2 mois pour remonter le taux plus rapidement. |
Probiotique pour enfants composé de plusieurs souches de lactobacilles et dosé à 3 ou 4 milliards par gélule ou sachet | 1 dose le matin N.B. : pour la forme gélule, possibilité d’en verser le contenu dans les aliments. |
Huile de coco vierge | À appliquer sur la zone concernée plusieurs fois par jour. |
Psoriasis
Le psoriasis est une affection dermatologique fréquente et particulièrement rebelle qui concerne 2 à 3 % de la population.
La maladie, qui se présente sous forme de plaques rouges couvertes de peaux mortes (squames), touche de préférence les coudes, les genoux, le cuir chevelu, la région du bas du dos, ainsi que les ongles.
Le psoriasis, qui évolue par poussées, se caractérise par un dérèglement de l’immunité et un emballement de la régénération des cellules cutanées, plus précisément des kératinocytes.
Passons maintenant à la complémenthérapie en cas de psoriasis.
- Voici trois ingrédients incontournables : les oméga-3 EPA/DHA, la curcumine et la vitamine D, pour leur action à la fois anti-inflammatoire et antiproliférative.
- À noter aussi qu’une formule antioxydante comprenant du sélénium, de la vitamine E et de la coenzyme Q10 a produit des résultats positifs chez des patients souffrant d’une forme sévère de psoriasis.
En pratique
Oméga-3 EPA/DHA sous forme de triglycérides | 1500 à 3000 mg d’huile de poisson riche en EPA/DHA à prendre au cours des repas pendant 3 mois. |
Curcumine associée à des phospholipides | 400 mg par jour pendant 3 mois. |
Vitamine D3 sous forme de gouttes | 4000 UI par jour pendant 3 mois puis dose d’entretien à définir en fonction des résultats du dosage de contrôle (fourchette optimale : 40-60 ng/ml). |
Vitiligo

Cette affection cutanée se caractérise par des zones de peau décolorées. La médecine peine à en définir la cause.
- Un mécanisme auto-immun serait à l’œuvre, d’où les résultats prometteurs obtenus avec des immunomodulateurs d’origine naturelle tels que la vitamine D et Polypodium leucotomos (fougère des forêts tropicales).
- Une supplémentation en ginkgo biloba produit également des effets positifs.
- Au niveau local, l’huile de nigelle (ou huile de cumin noir) mérite d’être essayée.
En pratique
Vitamine D3 sous forme de gouttes | 4000 UI par jour pendant 3 mois puis réévaluation de la posologie en fonction des résultats du dosage sanguin. |
Polypodium leucotomos | 750 à 1000 mg par jour à prendre le matin pendant plusieurs mois. |
Ginkgo biloba (extrait standardisé) | 60 mg 2 fois par jour au moment des repas pendant 3 mois. |
Huile de nigelle | À appliquer sur les zones concernées pendant quelques mois. |
(1) Evangelista MT, The effect of topical virgin coconut oil on SCORAD index, transepidermal water loss, and skin capacitance in mild to moderate pediatric atopic dermatitis : a randomized, double-blind, clinical trial, Int J Dermatol, 2014 Jan