Les piliers de la santé : l’activité physique

On ne connaît pas d’effets secondaires indésirables à l’activité physique intelligemment adaptée,
par ailleurs indispensable à la santé.
Petite histoire de l’activité physique humaine
L’humain du paléolithique ne fréquentait pas de salles de sport, n’avait pas de montre connectée et ne jouait ni au football, ni au rugby, ni au squash. Nos ancêtres marchaient, couraient, pêchaient, chassaient avec des armes de jet, collectaient des plantes, taillaient des outils, confectionnaient des abris et, certainement aussi, se reposaient régulièrement. Leur activité physique, en particulier leur charge métabolique, était comparable à celle de grands sportifs contemporains. L’activité physique a façonné le corps humain pendant des centaines de millénaires, mais aussi réglé son métabolisme et, nous allons le voir, modulé l’expression génétique de nos cellules.
Effets physiologiques et sur la santé globale
L’activité physique permet de réduire de 21 à 25 % le risque de cancers du sein et du côlon, et la mortalité après ces cancers de près de 50 %. Elle améliore la santé métabolique, osseuse, les performances cognitives (en particulier la mémoire) et la santé mentale. Chez la femme enceinte, elle réduit le risque de pré-éclampsie (maladie liée à la grossesse, ndlr), d’hypertension et de diabète gestationnel, de complications de l’accouchement, de dépression du post-partum et de complications néonatales. Elle diminue de 30 % le risque de cardiopathie, par des effets vasodilatateurs sur les artères et antihypertenseurs, en stimulant la genèse de vaisseaux dans les muscles, en augmentant la puissance du muscle cardiaque tout en en réduisant la fréquence de battement, et en favorisant le drainage du système veineux. Outre le fait que l’activité physique consomme un certain nombre de calories qui ne seront ainsi pas stockées, elle améliore le métabolisme en favorisant l’activité de l’insuline (hormone d’utilisation et de stockage du sucre), prévenant le diabète (- 27 % de risque) et ses nombreuses complications. Plus largement, elle a des effets régulateurs du système nerveux végétatif et surtout elle a des actions anti-inflammatoires générales qui préviennent ou améliorent la longue liste des maladies inflammatoires.
La structure des tissus de soutien (et d’action) tels que nos muscles, fascias, tendons, ligaments et articulations dépend de l’usage que nous en faisons… ou n’en faisons pas. En effet, la structure intime d’un muscle ou d’un fascia se réorganise en fonction de l’état et de l’usage habituel que l’on en fait. Les muscles inutilisés s’atrophient, sont moins bien vascularisés, sujets à des contractures, perturbant le fonctionnement mécanique dans sa globalité. Katy Bowman, biomécanicienne américaine, a ainsi équipé sa résidence de dispositifs permettant à sa famille de se suspendre, s’étirer dans toutes les directions afin de favoriser un développement harmonieux de toutes les chaînes myofasciales qu’un usage sélectif remanie de façon irrémédiable. Les étirements ont prouvé une influence, locale et générale, sur l’immunité et sur les cellules elles-mêmes, dont la configuration comme l’expression génique sont modifiées.
Il n’est donc pas étonnant que l’activité physique soit le traitement le plus efficace, et au plus fort niveau de preuve, dans des pathologies telles que la gonarthrose (arthrose du genou) ou la fibromyalgie. Elle est par ailleurs indispensable à l’amélioration des rhumatismes et des autres maladies inflammatoires, cardio-vasculaires ou métaboliques et, en réalité, à quasiment toutes les pathologies.