Les piliers de la santé : la respiration

La respiration intervient de deux manières dans notre santé globale :
par l’acte lui-même avec ses effets sur l’organisme, et par la qualité de l’air respiré.
La respiration fournit à l’organisme de l’oxygène, nécessaire à la respiration cellulaire et donc à la production d’énergie. Elle permet aussi d’évacuer le gaz carbonique, déchet produit par l’organisme, ainsi qu’un certain nombre de molécules volatiles. Nous respirons ainsi près de 15 000 litres d’air par jour.
L’air que nous absorbons
Commençons par cet aspect peu réjouissant. En 2022, l’OMS révèle que la quasi-totalité de la population mondiale (99 %) respire un air de mauvaise qualité. Le lien entre la qualité de l’air est établi avec nombre de maladies respiratoires, cardiaques ainsi que divers cancers. Les particules fines (émises par les transports, le chauffage, l’industrie, l’agriculture, la pollution naturelle : poussières du Sahara et feux de forêts), les gaz d’échappements des moteurs diesels, le formaldéhyde, le benzène sont classés cancérogènes avérés. En France, 3,6 % des cancers sont liés à l’exposition à la pollution de l’air et des particules fines. L’étude XENAIR a mis en évidence un lien significatif entre l’exposition au benzo[a] pyrène (B[a]P), aux polychlorobiphényles (PCB) et au dioxyde d’azote (NO2) et l’apparition de cellules cancéreuses dans les glandes mammaires. En 2021, une méta-analyse de la littérature internationale menée en France a révélé que 1700 cas de cancers du sein seraient attribuables chaque année aux polluants atmosphériques. La mauvaise qualité de l’air que nous inspirons serait pourvoyeuse d’inflammation globale de l’organisme, favorisant des pathologies dont on commence seulement à faire l’inventaire, à commencer par le cancer du sein. De plus, outre l’inflammation, le B[a]P, les PCB, le cadmium et les dioxines ont des effets de perturbateurs endocriniens et sont qualifiés de xéno-œstrogènes favorisant les cancers hormonodépendants.
La découverte d’autres maladies auxquelles contribuent ces polluants suivra probablement. Dans ce cas, il n’y a pas de solution individuelle facile à mettre en œuvre. Impossible d’envisager l’exode massif de tous les citadins vers des zones rurales qui, au demeurant, sont elles aussi polluées. Il existe des masques FFP3 censés filtrer les particules en cause, ce qui n’est guère enthousiasmant. Seules des mesures collectives d’une politique de santé publique systémique pourraient porter leurs fruits et contribuer par la même occasion à la réduction des gaz à effet de serre.
La façon dont nous respirons
Nous avons nettement plus d’emprise sur notre manière de respirer que sur le contenu de l’air. La fonction respiratoire est sous le contrôle du système nerveux végétatif, dit autonome, mais nous pouvons la contrôler de façon volontaire. Elle est étroitement liée à notre équilibre neurovégétatif. Or, celui-ci est particulièrement perturbé par le mode de vie contemporain, sa sédentarité qui limite l’entraînement ventilatoire, ses stress multiples sans réponse adaptée qui ne nous aident guère à « souffler » dans tous les sens du terme. De nombreuses traditions orientales, comme le yoga, se focalisent sur des techniques respiratoires dont on repère maintenant la pertinence. En effet, on ne cesse de découvrir de nouvelles fonctions régulées par la respiration, ce qui montre à quel point une bonne respiration fait partie de l’hygiène de vie et participe à la santé globale.
Respiration et inflammation
Le système sympathique, qui prépare le corps à l’effort physique, stimule la fonction respiratoire en dilatant les bronches et en activant les muscles de la ventilation. Le système parasympathique, plutôt associé au repos et à la digestion, produit l’effet inverse. Mais, surtout, le nerf vague, par lequel il innerve les viscères abdominaux, est extrêmement sensible aux respirations amples et profondes, qui le stimulent, ceci tout particulièrement quand l’expiration est allongée. Il a été largement démontré que la stimulation de ce nerf diminue l’inflammation dans la paroi digestive et, probablement, plus généralement dans l’organisme. Bien respirer est donc un des facteurs qui contribuent à réguler l’inflammation.
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