Huiles essentielles et hydrolats : merci les plantes

Très en vogue depuis quelques années, les huiles essentielles et les eaux florales issues de la distillation de plantes ne cessent de faire parler d’elles. Dans le Forez, un passionné s’est lancé dans l’aventure, et à Poitiers, une aromathérapeute les a fait rentrer à l’hôpital…
C’est à 900 mètres d’altitude, dans la belle région du Forez, entre Clermont-Ferrand et Saint-Étienne, que Joël Ruiz a décidé d’implanter sa distillerie ultra-moderne et écologique, en 1999.
« Je voulais utiliser la flore locale pour produire des huiles essentielles et surtout, valoriser les déchets forestiers, nombreux dans cette région« , explique-t-il. Quinze ans plus tard, le pari est réussi. Cueillette de plantes sauvages qui abondent dans la nature environnante et culture d’autres aromatiques pour alimenter les deux alambics de son entreprise : Abiessence (1) distille toute l’année. « La principale production, 10 mois par an, est issue des branches de résineux – pins, sapins, mélèzes, douglas et épicéa qui donneront de l’huile essentielle et de l’hydrolat. »
(1) Du latin « abies » : sapin
Les eaux florales en vogue…
Hydrolat ?

C’est l’eau distillée qui se sépare de l’huile essentielle à la sortie de l’alambic, précise le distillateur. La vapeur d’eau recondensée est plus ou moins aromatisée selon les plantes utilisées. Les hydrolats contiennent les composants des huiles essentielles. Les eaux florales, telles que la camomille, le bleuet ou encore la reine-des-prés, le sureau et le cassis, sont issues de plantes ne produisant pas d’huile. Elles contiennent entre 2 et 5 % de particules aromatiques et des informations vibratoires de la plante traversée.
À Saint-Étienne, un médecin généraliste prescrit des hydrolats à ses patients depuis des années ! Quant aux eaux florales, longtemps inemployées, elles ont trouvé leur utilité grâce aux produits biologiques. Utilisées dans tous les cosmétiques, mais aussi en cuisine où, d’un coup de pschitt, elles apportent leurs arômes et leurs qualités thérapeutiques digestives et antiseptiques.
Pour les enfants également !
Suite à la rencontre entre le biologiste, Joël Ruiz, et Séverine Martial, aromathérapeute, des produits de soins biologiques destinés aux bébés et aux enfants ont été mis au point et commercialisés. Néobulle propose ainsi une gamme bien-être, prévention et action aux noms évocateurs : Badaboum, Atchoum ou Calm’bidou pour que les chérubins profitent eux aussi des innombrables bienfaits de ces plantes.
Aujourd’hui, le Forézien, désireux de transmettre sa passion, ouvre les portes de son entreprise en organisant visites et ateliers. La curiosité est vite remplacée par l’enthousiasme des participants, qu’ils soient néophytes ou déjà thérapeutes. « Beaucoup d’infirmières viennent s’initier à l’utilisation des huiles essentielles comme approche complémentaire aux soins allopathiques, remarque-t-il. D’ailleurs, un dentiste à Saint-Étienne les utilise couramment, formant même ses confrères à l’aromathérapie.«
À Poitiers, les huiles essentielles entrent à l’hôpital
Alexia Blondel, une aromathérapeute convaincue de la complémentarité des deux mondes, anime des ateliers depuis bientôt 4 ans au Pôle régional de cancérologie du CHU. Elle forme le personnel de santé aux bienfaits de ces petites fioles odorantes et son « chariot olfactif » sillonne désormais les couloirs de l’hôpital.
Les agriculteurs s’y mettent aussi…

Le monde agricole s’ouvre également aux huiles essentielles. « Des agriculteurs viennent apprendre à soigner des pathologies telles que gale et mammites, témoigne le distillateur. Ils n’hésitent plus à donner du ravinsara, par exemple, après un vêlage, ou des eaux florales, plus faciles à intégrer dans la boisson de leurs animaux. »
Et, comme rien n’est perdu dans ce processus, le déchiquetât issu de la distillation se transforme en paillage ou en compostage. Bref, avec les plantes, on a tout à y gagner !
PAIN D’ÉPICES AUX HUILES ESSENTIELLES ET EAU FLORALE DE FLEUR D’ORANGER
Ingrédients pour 8 personnes :
– 300 g de miel d’acacia
– 250 g de farine
– 1 sachet de levure
– 50 g de poudre d’amandes
– 1 œuf
– 20 cl de lait
– 1 goutte d’HE de cannelle, de gingembre, de clou de girofle et de muscade
– 3 cuillères à café d’eau florale de fleur d’oranger.
Préparation
– Mélanger les huiles essentielles et le miel et faire doucement chauffer.
– Faire chauffer le lait et ôter du feu dès le premier bouillon.
– Mélanger la farine et la levure dans un bol.
– Ajouter la poudre d’amandes, mélanger et creuser un puits.
– Y verser peu à peu le lait et le miel sans cesser de remuer.
– Incorporer l’œuf et l’eau florale, mélanger et verser l’ensemble dans un moule beurré.
– Cuire 50 mn.
À LIRE
Guide des Eaux Florales – Hydrolats et La passion des Huiles Essentielles et Eaux Florales, de Joël Ruiz et Christophe Drezet – Éditions Aromarêve – 5 € et 15 €
Hydrolathérapie, guérir avec les eaux subtiles des plantes, de Lydia Bosson – Éditions Amyris – 27 €
CONTACTS
Distillerie Abiessence – Montgenest – 42600 – Verrières-en-Forez – Tél : 04 77 76 58 85 – Courriel : contact@abiessence.com
Alexia Blondel, aromathérapeute – 86800 – Sèvres-Anxaumont – Site : www.alexia-blondel.fr