Des nouvelles de notre amie Pınar Selek

Nous retournerons à Istanbul en février 2025

pinar selek juin 2024

Le 28 juin dernier, une délégation d’une soixantaine de personnes françaises, belges, suisses… de tous horizons (chercheurs, universitaires, avocats, journalistes, éditrices, syndicalistes…) est allée à Istanbul pour assister à une nouvelle audience du procès intenté par le pouvoir turc contre Pınar Selek il y a maintenant 26 ans. Accusée d’un acte terroriste inventé de toutes pièces, Pınar est poursuivie parce qu’elle a osé et ose toujours s’intéresser aux minorités opprimées, parce qu’elle est antimilitariste, féministe, chercheuse… Vous pouvez retrouver sur le site pınarselek.fr l’histoire du procès cauchemardesque qui l’a poussée à l’exil voilà 15 ans et continue à l’empêcher d’aller et venir librement à l’étranger – elle vit maintenant en France. En 26 ans de procédure, elle a été acquittée à quatre reprises, les accusations la mettant en cause ayant été démontées de toutes pièces. Les autorités turques continuent malgré tout à vouloir sa condamnation. Dernier rebondissement : quelques jours avant l’audience de fin juin, une pièce a été ajoutée au dossier. On pouvait y lire que Pınar aurait participé à une action avec des terroristes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) sur le sol français en avril 2024. Or, l’évènement cité était une rencontre organisée par le centre de recherche de l’université de Nice (où travaille Pınar) sur les femmes kurdes en migration. Non seulement cela n’avait rien à voir avec le PKK, mais Pınar n’était aucunement à l’origine de cette rencontre. Heureusement, ses avocats, informés de l’ajout de cette pièce au dossier, ont pu réagir rapidement, et les associations universitaires françaises se sont jointes à eux pour dénoncer cette nouvelle manipulation. Les avocats de Pınar ont ainsi pu plaider en ce sens le 28 juin et déjouer la machination. En revanche, le juge a refusé de recevoir leur plainte dénonçant cette nouvelle attaque des autorités turques et a maintenu la demande d’extradition. Cette audience aura finalement duré moins d’une demi-heure. Et c’est en février 2025 que le Président a fixé le prochain rendez-vous. Souhaitons qu’enfin justice soit rendue, que Pınar soit acquittée définitivement cette fois et que le harcèlement cesse.

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