Cancer du pancréas, et si les pesticides jouaient un rôle ?

En France, l’incidence du cancer du pancréas, cancer très agressif, augmente deux à trois fois plus rapidement que dans les autres pays européens. Parmi les recherches des causes à cette progression, une étude épidémiologique dirigée par le Dr Mathias Brugel, gastroentérologue et épidémiologiste, s’est intéressée au lien entre l’usage des pesticides et l’incidence locale de la maladie. Car, il faut le dire (et n’en déplaise aux défenseurs de la loi Duplomb), en France, « nous avons l’un des usages des pesticides les plus intenses au monde » (source : Fondation pour la Recherche Médicale). Deux bases de données ont été croisées sur la période 2011-2021 : la première renseigne sur le nombre de cancers diagnostiqués à une échelle géographique fine, et l’autre sur les volumes de vente des pesticides pour chaque commune. Il est apparu un lien statistiquement significatif entre la quantité de pesticides appliqués par unité de surface agricole et le risque de cancer du pancréas. Nanoplastiques et PFAS (polluants éternels) pourraient aussi être impliqués.

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Oui, les herbicides sans glyphosate sont aussi des poisons !

Les débats sur l’interdiction du glyphosate seraient-ils un leurre ? La molécule n’est sans doute pas la plus toxique parmi les produits qui composent le Roundup de Monsanto, mais c’est le seul déclaré. C’était déjà une des conclusions des recherches du Pr Gilles-Éric Séralini et de son équipe en 2005. À la suite d’une de ses nouvelles études sur les produits cachés dans les herbicides nouvelle génération commercialisés sans glyphosate, neuf associations de défense de l’environnement ont porté plainte le 1er décembre dernier auprès des autorités sanitaires.

Pour nous prémunir du risque de nouvelles pandémies…

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.