Bricolez, c’est bon pour le moral !

J’ai eu récemment deux mésaventures. D’abord, mon fidèle ordinateur, grâce auquel je peux travailler et écrire cette chronique, refusait obstinément de redémarrer. À une époque, pas si lointaine, je savais ouvrir le ventre de ces machines pour chercher la panne et la réparer. Mais aujourd’hui, c’est impossible… Heureusement, il y a une spécialiste pas loin de chez moi et elle a pu sauver un maximum de données du vieux disque dur qui rendait l’âme.
Quelques jours après, ma voiture a refusé de repartir d’un parking, en pleine canicule, un samedi après-midi. Les garages étaient fermés, quelques personnes ont gentiment cherché à m’aider sans succès. Je suis finalement repartie grâce à une dame qui avait des câbles avec elle et j’ai ramené la voiture à la maison, espérant pouvoir la conduire au garage le lundi. Et le lundi… impossible de redémarrer, même avec des câbles. Le garagiste du village était en vacances, celui du village d’à côté ne voulait pas se déplacer, galère ! Heureusement, un copain bricoleur m’a donné l’adresse de quelqu’un qui est venu avec une batterie neuve et l’a installée… Toujours rien ! Mais ce garagiste avait un petit côté Mac-Gyver : il a dévissé la tige de son tournevis et l’a placée entre 2 plots sur la batterie. Et là, miracle, ma vieille voiture a démarré. En fait, ce n’était pas la batterie, mais un fusible de 3 cm2 qui avait grillé…
Ces deux mésaventures m’ont fait m’interroger sur notre dépendance à ces objets dont nous ne saurions nous passer et qui nous mènent parfois la vie dure. Et tout ça me donne envie de faire l’éloge du bricolage, ce loisir populaire qui, non seulement permet de faire des économies, mais qui est aussi source de créativité et d’ingéniosité. En ces temps de nécessaire transition écologique, le bricolage nous parle d’un monde plus durable, au contraire d’un monde de consommation insouciante et effrénée. Le « vrai » bricolage met en avant les principes de réparation/récupération/recyclage. Bricoler, c’est tâtonner, se demander comment faire avec les outils qu’on possède, les mille bricoles gardées parce que « ça peut toujours servir ». L’atelier du bricoleur, qui peut être un simple placard, est rempli de matériaux, pièces détachées soigneusement démontées et conservées, bouts de ficelle et fils de cuivre, dans lequel il va piocher chaque fois qu’une réparation s’impose ou qu’il a un nouveau projet. La seule règle est de s’arranger avec les moyens du bord, ce qui devient presque un acte de résistance dans un monde où tout est mis en œuvre pour que réparer soit mission impossible : ordinateurs indémontables, voitures bourrées d’électronique, robinets à infrarouge, loquets automatiques… « Loin d’être un phénomène de société, le bricolage s’oppose à la société telle qu’elle va. Il est une force de contestation sociale, car il est quelque chose comme une réponse aux agressions de la société, celle d’une sphère marchande où l’individu est réduit à son pouvoir d’achat, et celle d’une sphère productive où il n’est plus que le rouage interchangeable d’un gigantesque mécanisme. » (Petite philosophie du bricoleur de Pierre-Francois Dupont-Beurier).
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