Rebelle-Santé n° 274

 « C’est le chant du psilo qui supplie, qui joue avec les âmes et ouvre les volets de la perception. » Connaissez-vous ce refrain de la chanson « Mangez-moi mangez-moi » ? Les psilos, ce sont des champignons hallucinogènes surtout connus pour leurs effets « récréatifs ». La Dr Aline Mercan leur consacre un article dans ce numéro. Leur usage est interdit en France, mais les études les concernant se multiplient actuellement dans le monde entier. Ces champignons, qui modifient l’état de conscience et provoquent des hallucinations, renferment des principes actifs – surtout la psilocybine et la psilocine – potentiellement capables de soigner certaines pathologies : l’addiction à l’alcool, les troubles obsessionnels compulsifs, les douleurs chroniques, l’algie vasculaire de la face, les dépressions réfractaires aux traitements habituels… Des essais menés ces dernières années ont même montré qu’en cas de dépression, une seule prise de psilocybine pouvait être efficace durant 6 mois (elle stimule les connexions neuronales mises à mal lors de cette pathologie). De plus, les « psilos » ne provoqueraient pas de dépendance physique et n’auraient pas de toxicité à long terme. Mais attention, car la médaille a un revers. Les champignons hallucinogènes peuvent en effet provoquer un « bad trip » et déclencher des crises d’angoisse, des phobies… D’où l’importance de bien mesurer le rapport « bénéfices/risques » de leur utilisation et de ne pas les consommer n’importe comment… Sachant que les « psilos » peuvent résoudre des troubles graves pour lesquels il n’existe pas de solutions, il faut souhaiter que les autorités sanitaires délivrent sans trop tarder leur autorisation de mise sur le marché. Si elles doivent cibler des substances à interdire définitivement pour nous protéger, qu’elles pensent plutôt aux sodas et aux aliments ultratransformés. Il est avéré et scientifiquement prouvé qu’ils sont dangereux et sans aucun bénéfice pour la santé : responsables de diabète, d’obésité, ils tuent à petit feu des millions de personnes et restent néanmoins en vente libre au supermarché comme à l’épicerie du coin.