Le froid et l’humidité réveillent son arthrose

Chez certains animaux (et leurs maîtres !), mais pas tous, l’arthrose est encore plus douloureuse lorsqu’il fait mauvais temps.
Des poussées douloureuses liées au mauvais temps, voilà qui peut s’expliquer par la présence de récepteurs à la douleur également sensibles aux variations météorologiques. Or, certains signes ne trompent pas…
Ce qui doit vous y faire penser
Un animal qui rechigne à se lever et encore plus à sortir, qui refuse de faire un pas de plus en promenade ou qui boite, ou encore qui reste planté devant les marches au lieu de les gravir en cas de météo maussade, est peut- être un animal qui souffre. Il peut aussi se montrer irritable. S’il s’agit d’un animal senior – a fortiori si vous lui connaissez déjà un problème d’arthrose, vous devez donc y penser et pas seulement vous dire qu’il n’aime pas trop la pluie ! En effet, 70 % des chiens de plus de sept ans et dans une moindre mesure, les chats, sont touchés. Les plus à risque sont les chiens de grandes races, les chiens sportifs et/ou ceux ayant un antécédent de traumatisme, ainsi que les chiens nés avec une dysplasie (malformation) congénitale de la hanche.
Vite, des petites mesures simples à mettre en place
Au moindre doute, vérifiez que son couchage est bien épais ou changez-le pour un plus confortable. Placez-le à distance de tout courant d’air ou d’une fenêtre glacée. Réhaussez ses gamelles pour qu’il puisse boire et manger sans avoir à se pencher. Écourtez ses promenades (quitte à lui en proposer davantage) et, à l’extérieur, protégez-le avec une doudoune. Investissez dans une rampe utilisable pour les escaliers et/ou pour grimper dans la voiture. Enfin, s’il est en surpoids, mettez-le au régime avec l’aide du vétérinaire pour alléger ses articulations et le faire gagner en mobilité.
Des omégas 3 et du zinc
Les compléments alimentaires apportant des omégas 3 et du zinc ont une action anti-inflammatoire. On retrouve d’ailleurs ces ingrédients dans des aliments diététiques spécifiques vendus chez les vétérinaires. Ils sont moins puissants que les anti-inflammatoires adaptés aux chiens ou aux chats que peut prescrire le vétérinaire, mais ils sont intéressants en cas de douleur modérée et leur tolérance est bonne.
Des produits dérivés de la mer
La chlorella est une algue issue des eaux chaudes, dotée de vertus anti-inflammatoires et qui a le bon goût de favoriser la reminéralisation osseuse. On la trouve sous forme de complément alimentaire proposé en cure d’un mois. En raison de possibles interactions médicamenteuses avec des antihypertenseurs ou certains traitements du cancer, mieux vaut en parler auparavant au vétérinaire si votre animal est sous traitement. Autre produit intéressant : l’extrait de moules vertes, riche en omégas 3 et en glycosaminoglycanes, protecteurs du cartilage.
De l’homéopathie et des plantes
En homéopathie, Bryonia alba 9 CH en cas de douleur aggravée par le mouvement (améliorée par le repos) avec Arnica montana 9 CH (3 granules de chaque en alternance toutes les deux heures jusqu’à amélioration) peut diminuer la douleur en cas de poussée. En traitement de fond, les vétérinaires homéopathes peuvent proposer des remèdes comme Rhus toxicondendron 30 CH, avec Causticum 9 CH (3 granules de chaque une fois par semaine si la douleur est aggravée par le froid) ou Dulcamara 9 CH (même posologie, si la douleur est aggravée par le passage d’un temps sec à un temps humide).
Également en vente libre : les cataplasmes à l’argile qui réduisent la douleur, l’œdème et l’inflammation (triple action), ainsi que l’harpagophytum, une plante anti-arthrose aux vertus anti-inflammatoires naturelles. On trouve des compléments alimentaires et même des gels à l’harpagophytum, destinés aux animaux.
Des huiles
Extraite du cannabis sans en avoir les effets sur la dépendance, le cannabidiol est réputé antalgique et déstressant tant pour les chiens que pour les chats. Mais attention à bien prendre des préparations pour animaux (gamme Taimani, par exemple) et non pour humains, et de respecter les dosages (ceux pour chats sont moins dosés).
Quant aux huiles essentielles, mieux vaut les réserver aux chiens : par exemple, une lotion avec 4 gouttes d’HE de gaulthérie odorante dans 2 cuillerées à soupe d’huile d’argan sur les zones douloureuses.
Des injections intra-articulaires d’acide hyaluronique
Certains vétérinaires les proposent chez des chiens ayant une arthrose légère à modérée (pas chez les chats qui sont moins touchés par l’arthrose). Ils injectent de l’acide hyaluronique comme chez l’humain et de la chondroïtine (un protecteur des cartilages), directement dans l’articulation malade pour la soulager. Après un repos d’environ 48 heures, une amélioration d’environ 6 mois est attendue.
Aucune raison de ne rien faire
Laisser souffrir son animal sous prétexte que cela ne va durer qu’un temps (pendant les mauvais jours) est une mauvaise idée. En cas de douleurs locomotrices, le chien va réduire son activité et si cela se prolonge, ses difficultés pour se déplacer vont finir par s’installer pour de bon. Mieux vaut en parler au vétérinaire qui peut lui prescrire des anti- inflammatoires pour le soulager.
NOS INFOS EN PLUS
• Davantage de chiens au travail ?
Près de quatre Français sur dix aimeraient pouvoir emmener leur animal au travail, mais seulement 7 % des employeurs l’autorisent (d’après le 1er Baromètre CSA/ Société Centrale Canine).
• Du ginseng indien testé chez les chiens
Le ginseng indien (Whitania somnifera) étant connu pour ses vertus antistress chez l’humain, une étude vétérinaire a été menée en double aveugle chez 24 chiens anxieux. La moitié a reçu 15 mg/kg/jour d’un extrait de racine de cette plante pendant 4 semaines tandis que le groupe témoin a reçu un placebo. Verdict : moins de stress et d’anxiété dans le groupe traité, avec une baisse authentifiée du taux de cortisol dans les urines (il augmente en cas de stress). À confirmer par d’autres études sur un plus grand nombre de chiens (« Lignées Élevage »).
• La vie en milieu extrême
L’humain est loin d’être un champion capable de s’adapter aux situations les plus extrêmes : manque d’eau, températures brûlantes ou glaciales, absence de lumière, etc. Bien que réputés très hostiles, ces milieux ne sont pourtant pas dénués de vie et nous ferions bien d’apprendre à mieux la respecter. Un livre passionnant mené d’une main de maître par une enseignante en biologie animale à Sorbonne Université et un professeur du Muséum national d’Histoire naturelle (144 pages, 23,50 € aux éd. Quæ).