Les tambours de Gaïa se sont réveillés

Une nuit de pleine lune embrasée de feux de forêts d’eucalyptus australiens naufragés dans la vallée de l’Urubamba, près de Cuzco dans les Andes – sur les pentes déforestées et érodées de ce qui fut autrefois le berceau de la cornucopia des Incas et des peuples millénaires qui les précédèrent – Xochipelli le Rêveur rencontra Kokopelli le Porteur de Semences…

Dominique Guillet Président-Fondateur de l’association Kokopelli

Il lui asséna une question fatidique : il y a 14 000 années de cela, l’agriculture n’aurait-elle pas été le début du chaos social ?
Et il déclina coléreusement les dommages collatéraux de cette invention « tombée du ciel » après des millions d’années de chasse et de cueillette : surpopulation, monocultures, esclavage des animaux domestiques, établissement des villes avec leurs polices, leurs armées et leurs tribunaux afférents… et surtout, la destruction intégrale de la biosphère.

Il lui asséna une seconde question fatidique : Monsanto, Syngenta, Bayer – et tous les criminels de l’agrochimie – ne constitueraient-ils pas l’aboutissement inéluctable de cette invention de l’agriculture ? Jardin, gardien / warden, garden : les étymologies ne mentent jamais. Avons-nous donc, aujourd’hui, le droit ou le devoir de poser ces questions tabous ?

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Les débats sur l’interdiction du glyphosate seraient-ils un leurre ? La molécule n’est sans doute pas la plus toxique parmi les produits qui composent le Roundup de Monsanto, mais c’est le seul déclaré. C’était déjà une des conclusions des recherches du Pr Gilles-Éric Séralini et de son équipe en 2005. À la suite d’une de ses nouvelles études sur les produits cachés dans les herbicides nouvelle génération commercialisés sans glyphosate, neuf associations de défense de l’environnement ont porté plainte le 1er décembre dernier auprès des autorités sanitaires.

Pour nous prémunir du risque de nouvelles pandémies…

« Voir un lien entre la pollution de l’air, la biodiversité et la Covid-19 relève du surréalisme, pas de la science », déclarait Luc Ferry dans L’Express du 30 mars 2020, contredisant ce qu’affirme pourtant la soixantaine de scientifiques du monde entier que Marie-Monique Robin a pu interroger pendant le premier confinement. Son livre La Fabrique des pandémies réunit ces entretiens dans une enquête passionnante qui explique comment la déforestation, l’extension des monocultures, l’élevage industriel et la globalisation favorisent l’émergence et la propagation de nouvelles maladies. Non seulement la pandémie de Sars-CoV-2 était prévisible, mais elle en annonce d’autres.