Bien vieillir, ça se mérite !
Quand j’étais enfant, j’ai souvent entendu ma mère dire qu’elle avait grossi quand elle avait arrêté le sport. Alors je n’ai jamais commencé. Longtemps j’ai utilisé l’histoire de ma mère comme prétexte pour expliquer pourquoi je ne pratiquais pas la moindre activité physique. En réalité, j’ai toujours préféré rester bien tranquille dans mon bureau ou dans mon atelier. Courir pour courir, marcher pour marcher, quand on a tellement d’autres choses qui attendent, tant d’articles à écrire, de petits morceaux de bois à scier, à peindre ou à coller, de pulls à réparer, de pantalons à broder… Bref, j’ai toujours eu « mieux » à faire. Mais l’an dernier, quand j’ai voulu me lancer dans la pratique du soubassophone, j’ai eu très vite des douleurs partout. Ce magnifique instrument fait son poids, 15 kilos, et l’ostéopathe m’a dit que je n’avais pas le gabarit pour le porter. Je n’ai pas eu le choix. Après avoir suivi les conseils de Sidonie, ma gentille amie kiné qui m’a indiqué des exercices pour réparer mon « grand oblique » (le muscle récalcitrant qui me faisait souffrir), je me suis inscrite au yoga. Je ne suis pas devenue pour autant une adepte du tapis, mais tous les samedis matin, je mets mon réveil, je passe chercher mon amie Cécile et je vais étirer mes membres et entraîner mes muscles. Et, finalement, j’ai pu reprendre le soubassophone à la fanfare du village.
Ces dernières années, j’ai aussi enfin pris l’habitude de marcher. Je promène la petite Sylvia chaque jour, même quand elle n’est pas là (c’est un conseil de mon vieil ami Gisbert). Qu’il pleuve ou qu’il vente, je ne prends ma voiture qu’en cas d’absolue nécessité. C’est mon remède anti-hypertension et ça fonctionne. Je suis passée de 4000 à 5000 pas quotidiens, puis à 7500 et, cette année, je vise les 8500. Je sais, ça peut paraître ridicule de compter ses pas, mais ça me motive.
Je crois que j’ai enfin compris que pour vieillir en forme il faut s’exercer à le rester. J’essaie d’y mettre toute la bonne volonté possible (avec le sourire !) pour pouvoir continuer à faire ce que j’aime et à profiter de chaque instant. À vous de trouver votre rythme, les activités les plus adaptées (ou supportables), mais sachez que la constance finit toujours par payer. Et si vous avez du mal à vous « discipliner », laissez-vous guider. Pour ce numéro, Aurore a interviewé Éléonore Gratton, co-conceptrice d’un programme complet spécifiquement destiné aux femmes de plus de 50 ans. Allez y jeter un œil, c’est un bon exemple. Et faites comme le souriant Julien Perrot de notre couverture, arpentez les chemins en vous émerveillant, ça fait un bien fou !
Sophie Lacoste
